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Mon vieil, ami,

Je t’écris cette dernière lettre, je ne reviendrai pas de guerre.
Nos fronts ressemblent à des tombent ouvertes ; tombés en guerre.
Maudite l’est-elle, injuste soit-elle… Je vois mes frères tomber
Et je me demande quand viendra mon tour ; une fatalité.

La terre du repos, je ne vais y être… mais le temps t’enterre.
Un éclat d’obus, les médecins se taisent. Leur silence
En dit long… ils voient que je ne suis pas dans l’ignorance…
Les infirmiers d’infortune ne cessent de dire « Etat stationnaire ».

Te souviens-tu de cette boite cachée dans le jardin de mon vieux père ?
Nos secrets sur liste de vœux sur des rêves d’avenir, des souhaits de devenir…
La vie ne m’épargne pas, mais si elle t’épargne... fais-en des souvenirs.
Comme ceux que tu as eus avec ton incroyable grand-mère.

Avant que vienne l’heure de la soupirance,
Pour qui, ici-bas, serait une délivrance,
Je te partirais dans les bras de Morphée
Comme un rêve, un secret inachevé.

J’entends les combats qui reprennent, pas très d’ici.
J’entends le cri de mes camarades... la routine ici.

Dans cette lutte invisible où des hommes se moquent
De la vie de bien des hommes usés et sous le choc…

Dis à ma famille… que j’ai juste un « manque de bol ».
Qu’une prière et une messe m’aideraient à m’apporter
Un repos bien mérité ; même si je me sens déconcerté.

De cet enfer en revers,
Je prends un billet pour les cieux
Tout en faisant mes adieux.

Mon vieil ami,
Un ami pour la vie.
N’oublie de vivre ta vie.

        Ton vieux camarade,
        Soldat Louis.

Participation au concours de poésie - Oye-Plage 2014.

Lettre imaginée d'un Poilus à un camarade...