elegie.blog4ever.com

Elégie... envol de libellules

Au bois des Libellules. - Ch. IV

Les jours passèrent, emportant l’anecdote dans le silence… pour un futile oubli.

 

Au printemps, le village connut la visite d’une jeune fille à la gentillesse de l’âme qui venait parcourir les terres pour s’y installer. Elle cultivait ses rêves et son insouciance. Le fils de l’ébéniste en tomba éperdument amoureux. La Belle ne prêtait guère attention. Les filles d’en bas en furent jalouses… Les hommes du village, à l’annulaire libre, lui vouèrent toute attention. Elle ne s’en souciait guère. Les remarques et les paroles finissaient dans le vent. « Chercher un endroit où il ferait bon y vivre. ». Les anciens du village appréhendaient sa venue. Ils la regardaient d’un mauvais œil tout en marmonnant que de mauvais présages. Les femmes jacassaient à leurs tours en racontant des histoires à son sujet sans en connaître la source ; juste pour dire du mal de le jeune inconnue sortie de nulle part.  La belle portait des habits luxueux, et les vieilles du village cancanaient en la jugeant de sorcière des bois, sans se justifier comme à leurs habitudes. Ah ! Les commérages allaient bon train. En même temps, elles tuaient le temps en attendant leur dernière danse…

Alors la Belle convoitait à même la forêt pour trouver l’endroit de ses rêves… Il est dit qu’elle le trouva et une maison splendide a vu le jour comme un coup de baguette magique. Là-bas, la Belle s’y installera.

 

Pendant ce temps, les commérages fleurissaient sans se faner et les racontars ne désemplissaient pas !

 

Une fois, le fils de l’ébéniste chercha cet endroit où le Belle vit. Il emporta avec lui un oiseau en bois, qu’il avait sculpté ; histoire de ne pas venir chez elle les mains vides. Ses parents ne parviendront pas à l’en dissuader. Il était obstiné et déterminé.

Il prit le sentier vers la forêt, avec son sac en bandoulière contenant quelques provisions. Il prit le temps de rassurer sa mère et de lui affirmer que ce n’était que l’histoire de deux trois jours. Le jeune homme disparait dans les arbres…

Il soupira à travers les sous-bois, contourna les buissons de ronces et gravit les chemins rudes. Il borda une rivière. Là, il aperçut un petit pont improvisé par quelques légers troncs d’arbres morts. Il passa sur ce pont de fortune. Il continua le chemin sous les cris des animaux ailés. Les libellules volaient dans tous les sens. Un ballet à la perfection prodigieuse se tenait au bout de son nez. Le voilà aux premières loges.

Un papillon de genre vanesse surgit de nulle part. Inconsciemment, il le suivit… le sourire aux lèvres. Batifolant avec ses compagnons de routes. Soudainement, il oublie ces battements d’ailes d’ébène et d’oranger. Son attention fût attirée par quelque chose… Une chaumière, sous un puits de lumière, se tenait paisible dans ce coin de verdure. Ses pupilles grandissent. D’un pas franc et jovial, il partit le cœur battant vers la porte fermière qui faisait office d’entrée. A moitié ouverte, il appela pour signaler sa présence. C’est alors qu’une vieille dame apparut.

Intrigué mais courtois, il demanda si une jeune fille à la beauté vénusienne, au teint blafard, les yeux noirs, portant une robe rouge et un ruban de soie dans les cheveux habitait sous ce toit.  La vieille dame ne dira rien et ferma la porte.

Le jeune homme fût surpris. Inopinément, le ciel s’assombrit brusquement. Il fuit à vive allure par crainte d’avoir engagé la conversation avec la vielle sorcière, vivant dans l’antre de la forêt…. Quand il se retourna. La maison n’y était plus. Le chemin non plus. Perdu, il chercha à s’en aller de cet endroit. Mais la nuit le prit de glace. Le jour s’en est évaporé… Il se mit à courir, courir, courir… Jusqu’à tomber dans les pommes…

 

A son réveil, il se trouva au pied d’un arbre « mort »… Toutefois, d’abracadabrants rameaux de feuilles surplombaient les branches blafardes ! Etrange…

Il se rappela de l’histoire du voyageur. Serait-ce ce chêne blanc dont il a raconté dans son récit ?

Le jeune homme en fut complètement perturbé. Assis au pied de l’arbre, il médita longuement sur toutes ces histoires…

 

Un chemin s’ouvrit dans les buissons. Il se leva, sans comprendre ce qu’il se passa. Et prend la direction de ce sentier, dans l’espoir qu’il le conduirait vers le village. Ce qu’il fît, perdu dans le fil de ses pensées.

 

Après des heures et des heures de marche…

Rentré chez lui, son père le questionna et lui demanda pourquoi il était partit tout un mois… Le jeune abasourdit, ne se souvient que d’une nuit. Ses parents l’écoutèrent. L’ébéniste l’interdit de repartir dans la forêt. Tandis que  les gens parlèrent... se demandèrent… s’interrogèrent… Le jeune homme n’oublia rien, au contraire… tout en gardant son histoire pour lui-même. Et les cancans repartirent dans la fumisterie des mauvaises langues. Certaines commères vont jusqu’à dire que la jeune fille aurait pris l’apparence du fils de l’ébéniste. Un vrai grand n’importe quoi !

Le temps passe, et l’histoire s’atténue… jusqu’à ce fameux jour…

 


Au bois des libellues - Ch. I

Au bois des libellules. - Ch. II

Au bois des Libellules. - Ch. III

Au bois des Libellules. - Ch. IV

      Au bois des Libellules. - Ch. V


Tous droits réservés - 2012 - Lauriane Lopès


23/10/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 70 autres membres